En Gironde, la présence de vignes non cultivées constitue un enjeu sanitaire majeur pour la filière viticole. Leur détection fait partie des missions du GDON des Bordeaux. Les signalements sont ensuite transmis à l’INAO ou à la DRAAF, qui est en charge de la procédure administrative.
Depuis 2012, le GDON recense les vignes non cultivées pendant le suivi de l’insecte et la prospection des symptômes de jaunisses. En 2025 par exemple, 491 vignes abandonnées (383 hectares) ont été signalées pendant le comptage, le piégeage et la prospection.
Le projet « Re-Grappons-Nous », piloté par le GDON des Bordeaux, a pour objectif de tester, avec des acteurs du territoire, des solutions pour diminuer les risques d’infection et améliorer la gestion de la flavescence dorée. Comment ? En développant de nouvelles méthodes et organisations de gestion, notamment des vignes non cultivées, qui peuvent héberger les cicadelles et la bactérie et ainsi propager la maladie.
En 2025, le GDON des Bordeaux a renforcé le recensement des vignes non cultivées en partenariat avec les acteurs locaux.
Près de 1 000 vignes abandonnées recensées
Les vignes abandonnées sont des parcelles non entretenues, sans taille ni traitements phytosanitaires depuis au moins deux millésimes.
Deux techniciens ont été recrutés pour recenser les vignes abandonnées sur deux territoires pilotes, en partenariat avec les Organismes de Défense et de Gestion (ODG) de Blaye Côtes de Bordeaux et de Cadillac Côtes de Bordeaux.
Leur mission a consisté à identifier, à partir d’images satellites, des vignes potentiellement abandonnées, et à réaliser des vérifications de terrain afin de confirmer leur état. Ils ont également vérifié sur le terrain les signalements transmis par les ODG et les mairies.
991 vignes abandonnées (655 hectares) ont été recensées :
- 683 vignes abandonnées depuis deux ans et plus,
- 308 vignes abandonnées cette année.
Le GDON a aussi mis en place une ligne de signalement par sms pour simplifier les signalements de vignes abandonnées et de ceps malades. Ce moyen de signalement testé depuis 2024 auprès de techniciens et conseillers viticoles a collecté 92 sms avec la géolocalisation de vignes abandonnées.
Repousses de vigne : une (re)contamination invisible
Les repousses de vigne sont des reprises de végétaux du genre Vitis L., spontanées ou sauvages pouvant être présentes au sol, sur des clôtures, des broussailles, des bois, etc. Elles peuvent être des réservoirs de la flavescence dorée et de l’insecte vecteur mais expriment peu les symptômes.
Leur recensement a été priorisé autour de parcelles fortement contaminées, où les ceps malades se concentrent en bordure de parcelles.
- 324 zones de repousses de vignes sauvages (566 hectares) recensées. Lorsque des symptômes étaient observés, des prélèvements ont été réalisés et analysés en laboratoire.
- 30% des repousses prélevées et analysées sont positives à la flavescence dorée, confirmant leur rôle potentiel dans la propagation de la maladie.
Poursuivre l’action collective
Les vignes abandonnées recensées ont été transmises aux ODG concernés ainsi qu’à la DRAAF, afin de permettre la mise en œuvre des suites réglementaires adaptées. Le GDON des Bordeaux se tient disponible pour répondre à de nouvelles demandes de collaboration.
Concernant les repousses de vignes, le GDON des Bordeaux a élaboré une plaquette de sensibilisation destinée aux professionnels, visant à alerter sur les risques sanitaires associés et à encourager leur gestion.
Dans cette logique de prévention, le GDON accompagnera des viticulteurs volontaires et pionniers dans la gestion des repousses de vignes situées à proximité de leurs parcelles.
Grâce à la mobilisation des acteurs locaux, « Re-Grappons-Nous » s’affirme comme une initiative prometteuse pour tester de nouveaux outils et méthodes d’organisation. L’objectif à terme est d’étendre, à l’ensemble des communes du GDON et au-delà, les actions dont la faisabilité et l’efficacité sont prouvés.
Ce projet est porté dans le cadre du programme régional VitiREV pour accélérer la sortie des pesticides en intégrant des pratiques agroécologiques.
Ensemble, continuons à être précurseurs de nouveaux modes de gestion de la flavescence dorée !












