Les principaux travaux de découverte de la maladie, de description de sa biologie (symptômes, cicadelle vectrice, modes de dissémination) ainsi que l’élaboration des moyens de lutte ont été réalisés dans les années 1950 à 1970 à l’INRA par les équipes d’A. Caudwell et D. Schvester.
C’est à la fin des années 1960 qu’elles identifient l’agent causal de la maladie : une petite bactérie sans paroi apparentée aux mycoplasmes désormais connue sus le nom de phytoplasme de la Flavescence dorée, et mettent en place les systèmes expérimentaux permettant son étude en laboratoire.
Dans les années qui suivent, l’INRA de Dijon et d’autres laboratoires européens développent les premiers tests de diagnostic qui aujourd’hui, associés à la prospection active, permettent de détecter au plus tôt les nouveaux foyers.
Les travaux menés par 2 laboratoires à l’INRA de Bordeaux (UMR SAVE et UMR BFP) et par une dizaine de laboratoires européens ont depuis permis de préciser l’influence des températures sur le cycle de la cicadelle vectrice et de décrire son comportement d’alimentation et d’accouplement.
Ils ont également montré que le phytoplasme n’était pas originaire des États-Unis comme sa cicadelle vectrice Scaphoideus titanus, mais qu’il était déjà présent dans les aulnes européens. C’est en effet la rencontre entre un insecte introduit et certaines souches de cette bactérie autochtone qui est à l’origine des premières épidémies en Europe.
Ces travaux ont également débouché sur des outils qui viennent directement en appui aux organismes comme les SRALs, les FREDONs et les GDONs pour une meilleure gestion de la maladie au vignoble : tests de détection performants en laboratoire ou au terrain, tests de génotypage du phytoplasme pour identifier les voies de propagation de la maladie et prédire le potentiel épidémique des souches de phytoplasme, identification de plantes réservoirs potentiels et d’insectes vecteurs alternatifs de la maladie.
Certains travaux n’ont pu aboutir faute de solutions, comme la recherche d’ennemis naturels de la cicadelle suffisamment efficaces ou de molécules alternatives au pyrèthre naturel en viticulture biologique, mais d’autres conduisent à la recherche de méthodes de lutte alternatives dont certaines sont en phase de développement comme la perturbation de l’accouplement des vecteurs au vignoble.
Aujourd’hui, les travaux de recherche à l’INRA se focalisent sur les mécanismes de transmission des phytoplasmes par les cicadelles et sur les facteurs qui font que certains cépages sont moins sensibles à la maladie.
Ces études pourraient permettre dans l’avenir de bloquer la transmission des phytoplasmes par la cicadelle ou de créer de nouveaux cépages moins sensibles.
Enfin, parce que la propagation de la maladie résulte à la fois de sa biologie, mais également des activités et comportements humains, des recherches interdisciplinaires faisant appel à la sociologie, à l’économie et à la modélisation mathématique des épidémies sont en plein développement aujourd’hui.
Page rédigée par Sylvie Malembic-Maher et Xavier Foissac, UMR BFP, INRA de Bordeaux.