Vos questions et nos réponses sur la campagne 2019

Comme tous les ans, le GDON des Bordeaux a participé aux 9 réunions de secteurs organisées par l’ODG des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur du 12 décembre 2019 au 28 janvier 2020.

Vous ne faites pas partie des 857 professionnels ayant assisté à ces réunions ? Voici ce qui s’est passé !

Traitements et cicadelles

Quel est le nombre de traitements moyen sur le GDON ?
Depuis la création du GDON en 2011, le nombre de communes contaminées a doublé. Malgré cela, grâce à la surveillance massive du territoire, le nombre de traitements insecticides moyen reste stable avec en moyenne 1,4 traitement chaque année sur le GDON depuis 2012.

Quand les traitements seront-ils stoppés ?
Pour l’instant, la seule lutte efficace combine les insecticides avec l’arrachage des ceps malades. Mais des alternatives sont recherchées, notamment par l’INRAE.

Pourquoi n’y a-t-il pas 3 traitements obligatoires partout ?
Diminuer les insecticides relève d’un intérêt environnemental et économique, mais ne doit pas mettre en danger les exploitations viticoles vis-à-vis de la flavescence dorée. Grâce à la surveillance précise organisée chaque année par votre GDON, la prise de risque est minime et permet de répondre à l’enjeu sociétal de diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires.

Dans une zone où il y a beaucoup de pieds contaminés, est-il logique de baisser les traitements ?
Le nombre de traitements est fixé de façon logique en fonction de la contamination en flavescence dorée. Les communes ayant un gros foyer (50 pieds ou plus) sont à 2+1 traitements, c’est-à-dire 2 traitements obligatoires et un 3ème uniquement s’il y a de fortes populations de cicadelles (relevées lors du piégeage). Les autres communes contaminées sont à 1+1 traitement. Le nombre de traitement sur chaque commune est adapté au risque : inutile de faire 3 traitements si ce n’est pas nécessaire.

Dans vos bilans, sur ma commune, il y a beaucoup de pieds contaminés mais peu de pièges déclencheurs et peu de cicadelles de la flavescence dorée : comment est-ce possible ?
Les cicadelles de la flavescence dorée présentes en 2019 n’ont pas d’impact sur le nombre de pieds contaminés en 2019 : elles en auront un en 2020, car les symptômes apparaissent au moins 1 an après la piqûre de l’insecte.

Comment contrôlez-vous la réalisation des traitements ?
Le suivi des cicadelles de la flavescence dorée permet de vérifier l’efficacité des traitements : nous comptons les larves sous les feuilles au printemps puis tous les insectes sur les pièges l’été. Si les populations sont trop importantes, la liste des parcelles concernées est communiquée à la DRAAF, seule entité ayant l’autorité pour donner une suite juridique.

Quel est l’impact des insecticides sur la faune auxiliaire ? Que se passe-t-il quand ils sont arrêtés ?
Il n’existe pas d’étude sur l’arrêt des insecticides, mais des tests sur l’impact des pyréthrines naturelles sur la faune auxiliaire ont été réalisés en Suisse et dans le sud de la France.

Pour les Bio, y a-t-il des recherches pour remplacer le Pyrévert ?
De nombreuses recherches sont menées : traitement hivernal des œufs,  prédation naturelle des cicadelles, méthodes mécaniques, autres produits insecticides, autres alternatives : jusqu’à ce jour, aucune technique ne montre une efficacité suffisante. Seul le Pyrévert est assez impactant, mais uniquement s’il est appliqué en respectant ces préconisations : réglage du pulvérisateur, épamprage avant chaque traitement, application en face par face, respect des doses, des dates et du nombre de traitements…

Passage du GDON dans vos vignes

J’ai un piège chaque année mais je n’ai jamais vu un piégeur. Ne peut-il pas prévenir, venir me voir et discuter ?
Les piégeurs visitent 75 parcelles chaque jour et parcourent 250 km en voiture : appeler et échanger avec chaque viticulteur prendrait un temps impossible à conjuguer avec la quantité de relevés à faire, et ce sur une période extrêmement courte. Mais les techniciens permanents du GDON peuvent être contactés à tout moment et répondront à toutes vos questions.

Si vous nous préveniez du passage des prospecteurs la veille, pourrions-nous venir avec eux ?
Ce n’est pas impossible, mais cela demande une toute autre organisation pour prévoir une formation et une prospection commune, en changeant le planning de nos équipes. C’est pour cela que le choix a été fait de vous proposer des journées de prospection collectives, organisées spécialement pour vous chaque année, partout sur le territoire.

Pourquoi ne prévenez-vous pas de votre passage dans nos vignes ?
Les dates prévues de passage sont données sur notre site internet, sur la Flavescence Info et dans la newsletter. Mais nous ne pouvons pas appeler chaque viticulteur avant notre venue : nos équipes, en tout une centaine de saisonniers, visitent des dizaines d’exploitations chaque jour et leur programme peut varier à tout moment selon le personnel (rythme, blessures, …), les difficultés rencontrées (accès aux parcelles, coteaux, canicule, …) et tout autre aléa dû au travail de terrain.

Formations aux symptômes

Pourquoi ne pas rendre obligatoire la formation aux symptômes car cela permettrait de faire plus de prospection et de réduire les insecticides ? Par exemple 2 heures pendant le Certiphyto ?
Plus tôt sont détectés les pieds atteints de flavescence dorée, mieux la maladie est contrôlée : former les acteurs viticoles permettrait d’augmenter la fréquence de prospection, de diminuer les foyers et donc de réduire les traitements insecticides. Cependant, pour être formé, 2 heures ne suffisent pas : chacun de nos saisonniers est formé durant 2 jours puis parrainé en prospection par un ancien ou par un technicien permanent du GDON. Coupler la formation avec le Certiphyto est néanmoins une idée prometteuse et plébiscitée par le GDON auprès de la DRAAF depuis plusieurs années.

Quand les journées de formation ont-elles lieu ?
Les matinées de prospection ont lieu entre la fin du mois d’août et début septembre car c’est la période idéale pour observer un maximum de symptômes sur les ceps.

Vignes abandonnées

Comment faire si notre voisin a abandonné ses vignes ?
Vous pouvez le signaler au GDON, qui enverra l’information à l’administration (DRAAF) pour une suite juridique avec l’envoi de courriers de demande de régularisation de la situation. Si le propriétaire ne réagit pas de lui-même, cela peut mener au constat officiel sur place et enfin à l’arrachage de la parcelle par l’Etat.

Est-il possible de faire des arrachages collectifs ?
La propriété privée est très encadrée par la réglementation française : il n’est pas autorisé d’intervenir sur un terrain sans l’accord du propriétaire. Seul l’Etat a un pouvoir de juridiction.

Faut-il changer la législation ? Pourquoi la procédure ne va-t-elle pas jusqu’au bout ?
La législation sur la flavescence dorée est actuellement en révision. Des évolutions réglementaires ont été suggérées par le GDON à la DRAAF. La concertation est maintenant à des niveaux national et européen. Ce dossier est suivi et nous espérons que des modifications réglementaires permettront d’apporter une solution appropriée et efficace pour la gestion des vignes non cultivées.