Rédigé par Sylvie Malembic-Maher, coordinatrice du projet Co-Act, UMR Biologie du Fruit et Pathologie, INRA de Bordeaux.
C’est un projet soutenu par le Plan National contre le Dépérissement du Vignoble qui rassemble des chercheurs en épidémiologie, en génétique de la vigne et en sociologie de l’INRA et de l’ISVV. Il a 3 grands objectifs :
1. Evaluer les risques d’émergence et de propagation de la maladie et se doter d’outils pour les prévenir
2. Comprendre puis tenter d’exploiter les différences de sensibilités des cépages
3. Identifier les verrous et les opportunités pour une prise en charge collective de la flavescence dorée.
Les actions du projet sont menées sur le Bordelais et la Bourgogne en impliquant les principaux acteurs de la lutte contre la maladie (GDONs, FREDON, viticulteurs, municipalités, organismes techniques viticoles, administration) ; en groupes de travail et sous forme d’expérimentations collectives sur des sites pilotes.
Objectif 1
Les travaux de l’objectif 1 ont permis de préciser la biologie de la cicadelle Orientus ishidae (vecteur alternatif) ainsi que son impact sur les émergences d’épidémies de flavescence dorée. Un test de génotypage a été transféré vers les laboratoires d’analyses, il permet le suivi des souches de phytoplasmes aux vignobles et dans leur environnement. Des expérimentations ont été menées avec les GDONs de Bordeaux et du Sauternais-Graves pour la gestion des vignes ensauvagées, réservoirs de maladie. Enfin, un travail de cartographie a débuté sur le territoire du GDON des Bordeaux. Il consiste à superposer dans le temps et dans l’espace les épidémies de flavescence dorée avec différents facteurs qui peuvent influencer leur propagation (cépage, pratiques culturales, structure du parcellaire, environnement…). Il permettra d’orienter les décisions de prospection en fonction d’analyses de risques issues de la cartographie.
Objectif 2
Les actions de l’objectif 2 consistent à comparer les perturbations que provoque l’infection entre des cépages peu sensibles (comme le Merlot) et très sensibles (comme le Cabernet Sauvignon). Ceci permettra d’identifier des facteurs pouvant expliquer la capacité de résistance de certains cépages. Nous prévoyons d’exploiter les sources de moindre sensibilité du Merlot, de sa mère la Magdeleine Noire des Charentes ainsi que des descendants d’un nouveau croisement des parents du Merlot. Le comportement des variétés résistantes aux maladies fongiques vis-à-vis de la flavescence dorée est également en cours d’étude.
Objectif 3
Les acteurs en charge de la lutte contre la flavescence dorée doivent en même temps faire face à la progression de la maladie et aux tensions qu’engendrent les obligations de lutte et l’utilisation des insecticides. Leur capacité à se fédérer et savoir moduler la lutte en fonction du niveau de risque est déterminante pour entrer dans une phase de « vivre avec la maladie » qui intègre des critères de durabilité de l’activité viticole.
Les travaux en sociologie de l’objectif 3 ont une double entrée :
1. Une entrée par les systèmes de gestions avec une analyse des réseaux d’acteurs et de connaissances mis en place dans les régions.
2. Une entrée par les vignerons pour évaluer leur prise en compte de la maladie et de leur perception des systèmes de lutte. C’est une meilleure synergie entre ces 2 points d’entrée qui peut faire progresser la gestion de la maladie.
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